J’avais passé une journée entière à étudier mon examen de psychologie et j’en rêvais. C’était l’horreur, on me montrait des images et je devais dire ce que j’y voyais, mais, malheureusement, tout ce que je voyais était un papillon. Moi, qui est normalement capable de distinguer si les gens sont bons ou mauvais, tout ce que mon esprit voyait était un foutu papillon. Je me réveillai en sursaut, encore sous le choc tellement mon cauchemar avait été réel. Je  me glissai hors de mon lit et m’enroula dans une couverture de laine. Je descendis à l’étage pour boire un verre d’eau. J’entendais la télévision qui fonctionnait dans le salon, c’est pourquoi j’ai tourné à droite une fois en bas des escaliers plutôt qu’à gauche pour me rendre dans la cuisine. Au moment même où j’entrais dans la salle familiale, j’aperçus mon père qui dormait devant un épisode de Doctor Who. J’éteignis la télévision, retirai le journal des Winchesters de ses mains et le couvert d’une couverture. Tournant les talons, je me dirigeai ensuite vers la cuisine, lorsque j’ouvris le réfrigérateur, j’optai pour un verre de lait et je me laissai tenter par une pointe de gâteau au chocolat. N’étant pas fatiguée du tout, je pris la décision de monter mon petit plaisir sucrer dans ma chambre pour écouter un peu la télévision. Une fois dans ma chambre, j’aperçus mon téléphone qui éclairait la pièce, laissant tomber ma couverture sur le sol, déposant mon verre sur ma table de chevet et déposant – brusquement, mon assiette sur mon lit, je me précipitai vers l’appareil. Il n’y avait que deux personnes qui osaient m’écrire des messages à des heures pareilles. C’était les deux hommes de ma vie. Mon meilleur ami et Caleb. J’eu du mal à assimiler le message, peut-être que j’étais toujours sous le choc de mon cauchemar, mais si j’avais bien compris, Caleb avait décidé de me rendre une petite visite nocturne. Je ne m’en plaignais pas, mais c’était plutôt soudain.  Lorsque je réalisai l’ampleur de ce qui se passait, il venait chez moi, en pleine nuit, et ce, malgré mon père qui était endormi un étage plus bas. J’observai l’état de ma chambre, elle ne ressemblait aucunement à une chambre de petite fille parfaite, c’était le bordel et je n’aurai jamais le temps de faire tout le ménage avant qu’il arrive. J’enfilai un bas de pyjama, histoire d’avoir un peu de classe, et tout ce qui trainait sur le sol se retrouva rapidement en pile, derrière les portes de ma penderie. Après m’être assuré que l’endroit était potable, je fermai la porte de ma chambre à clé et puis ouvrit la télévision. Je pris une bouchée de gâteau au chocolat et mon esprit entra en hyperactivité. Qu’est-ce que Caleb voulait? Évidement notre attirance était réciproque, ça, personne ne le contredirait, mais le fait que nous étions de deux « clans » différents étaient plutôt difficile à gérer pour nos familles respectives. Certes, nous étions amis, mais un ami ne te regarde pas avec autant de tendresse, un ami ne frissonne pas lorsque vos mains se touchent accidentellement et un ami ne vient pas chez toi au petit matin. Peut-être avait-il été attaqué par des démons qui avaient découvert qu’il se tenait avec un des « amis » des Winchesters ? Peut-être venait-il pour la tuer. Chaque seconde, une nouvelle idée me traversait l’esprit et c’était de pire en pire. J’avalai un gros morceau de gâteau lorsque j’entendis quelque chose gratter à ma fenêtre. J’avais bien failli m’étouffer par la surprise, il avait été rapide et mon cœur voulait soudainement sortir de ma poitrine. J’ai bu mon verre de lait à la vitesse de l'éclair et alla lui ouvrir la fenêtre.

« Caleb !!! Entre avant de geler »

Par réflexe je tendis mes bras vers lui pour l’aider à entrer. J’oubliais régulièrement qu’il était mi-homme et que je n’avais pas besoin de l’aider.
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